21 décembre 2022
Le choix de... Laurent
Pour ce calendrier de l’Avent, j’ai décidé d’exhumer un document trouvé avant de travailler aux Archives, lorsque je faisais des recherches pour ma thèse. Il s’agit d’un permis de colportage, c’est-à-dire une autorisation préfectorale de vente d’écrits sur la voie publique. Ce dernier date du 22 juin 1850. Il est attribué à un homme de 54 ans dénommé Michel CAUBERE demeurant en Haute-Garonne. Malgré son âge avancé, ce « colporteur gascon » engage un long périple pédestre pour venir vendre ses articles de librairie dans la Marne et, plus généralement, dans l’Est de la France. Son choix est le fruit d’une double réalité :
- D’extraction modeste, il ne peut vivre dans sa région rurale d’origine car l’activité agricole y est réduite. Les emplois sont donc rares et il doit trouver ailleurs les moyens de subsister.
- L’Est de la France est, en 1850, la zone la plus alphabétisée du territoire. Michel CAUBERE doit donc s’astreindre à un long périple pour vendre ses produits (almanachs et images populaires) à une clientèle « réceptive ».
Au tournant du 19e siècle, il faut imaginer les routes de notre département sillonnées par des centaines de colporteurs de librairie : les Gascons croisent leurs homologues et concurrents Savoyards ou Vosgiens (cette communauté d’origine montagnarde traduisant la même difficulté à trouver du travail sur place). Le développement du chemin de fer et la diffusion de journaux jusque dans les milieux ruraux va faire décliner la profession de colporteur sous le Second Empire.
Référence : Permis de colportage attribué à Michel Caubère, 22 juin 1850 (cote 77 M 8).
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