Recrutement militaire : aide à la recherche et présentation
Aux 19e et 20e siècles, lors de l'année de leurs 20 ans, les jeunes hommes étaient recensés par l'administration militaire en vue de leur incorporation. Dans la Marne, deux bureaux (Châlons et Reims) se partageaient le recrutement de ces hommes domiciliés dans la Marne et dans certains cantons des Ardennes. Le « registre matricule » est créé en 1867 et voit sa forme fixée vers 1878.
À l’occasion des commémorations du premier conflit mondial, les Archives départementales de la Marne ont mis en ligne les registres des matricules militaires pour les classes de recrutement 1878-1923.
Vous pouvez faire une recherche par nom de soldat sur notre site portail.
Vous pouvez également consulter le site du Grand Mémorial qui propose une recherche par nom de soldat sur la France entière et offre des possibilités de recherche avancée (par exemple, par commune).
Si vous ne trouvez pas le soldat ou si votre recherche concerne une classe de recrutement entière (ou un bureau de recrutement), voici quelques indications pour la recherche dans les registres matricules militaires.
Pour mener une recherche sur une personne, il est indispensable de connaître :
- la commune où résidait la personne à ses 20 ans :
Si la personne résidait dans la Marne ou dans certains cantons des Ardennes et si elle n’était pas exemptée, elle figure a priori dans les registres matricules des bureaux de Reims ou de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui : Châlons-en-Champagne) et vous pouvez donc poursuivre votre recherche sur notre site portail ou dans notre salle de lecture de Reims selon le cas (si le registre est en ligne ou non).
Le bureau de Châlons-sur-Marne avait pour ressort les arrondissements de Châlons, d’Épernay, de Sainte-Menehould et de Vitry-le-François. Celui de Reims englobait les arrondissements de Reims dans la Marne, de Rethel et de Vouziers dans les Ardennes.
- l'année de naissance de l'individu pour connaître sa « classe de mobilisation » : la classe de mobilisation correspond à l’année des 20 ans du jeune homme. Par exemple, les jeunes gens nés en 1867 forment la « classe 1887 ».
Il convient alors de consulter le répertoire alphabétique du bureau de recrutement pour la classe identifiée afin de trouver le numéro de matricule du jeune homme. S’il ne figure pas dans ce répertoire, une vérification peut être faite dans celui de l’autre bureau de la Marne.
Pour les années 1878-1881, attention, le bureau de Châlons n'a pas fait un répertoire alphabétique pour l'ensemble des registres matricules d'une classe, il a constitué une liste alphabétique à la fin de chaque registre.
À ce moment de la recherche, le chercheur connaît :
- La classe de l’individu
- Le bureau de recrutement
- Son numéro de matricule
Cela lui permet d’identifier le registre matricule à consulter puis d’atteindre la fiche concernant l’individu.
Comment savoir si l'individu a été recensé par le bureau de Châlons ou celui de Reims ? Quelle zone des Ardennes dépendait du bureau de Reims ?
Les ressorts des bureaux de recrutement militaire ne correspondaient pas aux limites des départements.
Celui de Châlons-sur-Marne avait compétence sur les arrondissements de Châlons, Epernay, Sainte-Menehould et Vitry-le-François, tandis que celui de Reims étendait son ressort sur les arrondissements de Vouziers et de Rethel dans les Ardennes (cantons de Juniville, Château-Porcien, Asfeld, Novion-Porcien, Chaumont-Porcien, Vouziers, Grandpré, Machault, Monthois, Buzancy, Le Chesne, Tourteron, Attigny, Rethel).
Certains Ardennais inscrits à Reims étaient ensuite transférés à Mézières. Leur nom figure donc dans les répertoires, mais il est barré avec la mention "M". Les matricules qui peuvent sembler « manquants » pour le bureau de Reims ont été transférés au bureau de Mézières-Reims et peuvent être consultés sur le site des Archives départementales des Ardennes.
Les bureaux de Reims et de Châlons ont fusionné en 1930. Le bureau de Châlons-sur-Marne avait dès lors compétence sur toute la Marne.
Vous connaissez le bureau de recrutement et l'année ("la classe") mais pas le numéro de matricule ?
Il convient de consulter d'abord les répertoires alphabétiques de la classe concernée pour identifier le numéro de matricule, puis de consulter ensuite le registre matricule correspondant.
Pour les années 1878-1881, attention, le bureau de Châlons n'a pas fait un répertoire alphabétique pour l'ensemble des registres matricules d'une classe, il a constitué une liste alphabétique à la fin de chaque registre.
Vous connaissez le bureau de recrutement mais pas l'année ?
Comme dans le cas ci-dessus, il convient de consulter les répertoires alphabétiques pour identifier la classe de mobilisation de l’individu et le numéro de matricule, puis de consulter ensuite les registres matricules.
Vous ne trouvez pas l'individu. Voici plusieurs possiblités :
- L'individu était-il bien domicilié dans la Marne l'année de ses 20 ans ?
Les jeunes gens étaient recensés dans leur département de résidence (ou dans celui de leurs parents pour les célibataires) et non de naissance. C'est pourquoi il convient de consulter les registres matricules dans les archives du département de résidence.
- Les répertoires alphabétiques constituent le point d’entrée incontournable des registres matricules. Mais attention : des ajouts de noms sont parfois faits en fin de lettres (par exemple : Darc mis après Dupont) ou encore, souvent, à la fin du répertoire.
De plus, dans certains cas, l’individu peut figurer dans les registres matricules (et les répertoires alphabétiques) des classes antérieures ou postérieures. L’écart peut parfois être de plusieurs années : par exemple, Adolphe Joseph Veiland, de la classe 1872, figure dans le répertoire alphabétique et dans l’un des registres matricules de la classe 1892 (cotes : 1 R 1180 et 1 R 1182).
Si vous ne trouvez pas la personne dans les deux répertoires alphabétiques de sa classe (en vérifiant bien dans tout le répertoire), il convient alors de bien consulter tous les répertoires alphabétiques en ligne. Il existe un répertoire alphabétique par année pour chacun des deux bureaux de Reims et de Châlons.
Cas particulier : pour les années 1878-1881, le bureau de Châlons n'a pas fait un répertoire alphabétique pour l'ensemble des registres matricules d'une classe, il a constitué une liste alphabétique à la fin de chaque registre.
- Les situations diverses sont nombreuses : ajournement, engagé volontaire, service auxiliaire, séjour à l’étranger, insoumission, naturalisation, exemption… Dans certains cas, les hommes figurent dans les registres matricules, dans d’autres non. Si malgré les vérifications dans les répertoires alphabétiques (voir paragraphe ci-dessus), vous ne trouvez pas l’individu, il est conseillé de poursuivre votre recherche en salle de lecture de Reims. Vous pourrez y consulter les documents suivants :
- listes du tirage au sort (jusqu’en 1905) et du recrutement cantonal
- procès-verbaux du Conseil de révision.
Découvrez ici les informations pratiques pour votre venue en salle de lecture de Reims.
- Le jeune homme était peut-être un officier, la recherche doit alors se faire auprès du Service historique de la Défense.
Il existe d’autres cas particuliers, c’est pourquoi le chercheur aura intérêt à s’informer sur l’histoire de la conscription et sur les registres matricules en consultant des manuels ou en se rapprochant des associations de généalogie.
Les registres que je souhaite consulter ne sont pas en ligne. Que puis-je faire ?
Les registres matricules non numérisés se consultent dans la salle de lecture de Reims jusqu'à la classe 1940 comprise (jeunes gens nés majoritairement en 1920). Au-delà de cette classe, il convient de s'adresser au Centre des archives du personnel militaire.
Présentation des registres matricules
Les registres matricules du recrutement militaire versés par le Centre des Archives du personnel militaire (ex BCAAM) ne contiennent que les états signalétiques et des services des hommes incorporés. Leur forme est fixée vers 1878 dans la Marne.
Chaque volume est alors destiné à l'inscription de cinq cents hommes. On y trouve, pour chacun, les éléments suivants : nom et prénom (s), numéro matricule du recrutement, classe de mobilisation, état civil (date et lieu de naissance, lieu de résidence, profession, filiation, domicile des parents), signalement, taille, culte, degré d'instruction, numéro de tirage dans le canton, décision du conseil de révision et motifs, indication des corps d'affectation, numéros successifs aux répertoires des corps, détails des services et mutations diverses (campagnes, blessures, actions d'éclat, décorations, citations, condamnations...), localités successivement habitées, époques de passage dans la disponibilité, la réserve, la territoriale, date de libération définitive des obligations militaires, date, lieu et circonstances d'un éventuel décès.
Ces registres sont accompagnés de répertoires alphabétiques qui sont leur véritable clef d'accès.
Ces registres matricules constituent ainsi l’une des principales sources pour étudier le parcours militaire des Français et le premier document à consulter avant de poursuivre ses recherches dans les archives militaires.
Accéder au formulaire de recherche sur les registres matricules militaires : recherche par classe ou bureau de recrutement
Si vous souhaitez poursuivre votre recherche sur la première guerre mondiale dans la Marne, pensez à consulter notre base de ressources numérisées Guerre 1914-1918 contenant de nombreuses reproductions d’archives privées et iconographiques : photographies, cartes postales, carnets de guerre, lettres, témoignages, papiers officiels…